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Désaccords sur l’ampleur de la pollution plastique sur l’île d’Anticosti

Des résidus de plastique sur la berge, à marée basse à Sainte-Luce.

« Des Grands Lacs à l’Atlantique, la pollution plastique est omniprésente et aucune berge n’y échappe », affirme la biologiste marine Anne-Marie Asselin. (Photo d'archives)

Photo : Sandra Fillion

La pollution par le plastique touche les berges de l’île d’Anticosti, mais des spécialistes de la question ne s’accordent pas en ce qui concerne l’ampleur du phénomène sur l'île.

Le Sommet des Nations unies sur la pollution plastique, qui s’est tenu à Ottawa vers la fin du mois d’avril, a mis en lumière l’étendue de ce type de pollution, qui touche même des secteurs aussi isolés que l’île d’Anticosti.

L’organisme à but non lucratif (OBNL) écologiste l'Organisation bleue l’a d’ailleurs constaté après avoir effectué le nettoyage d’environ 90 berges aux abords du fleuve, de l’estuaire et du golfe du Saint-Laurent au cours des cinq dernières années.

Des Grands Lacs à l’Atlantique, la pollution plastique est omniprésente et aucune berge n’y échappe […], et la densité augmentait vers le golfe et l’Atlantique, là où il y a très peu de populations […]. Mais dans des lieux dépourvus d’humains, comme des réserves fauniques protégées ou même des aires marines comme dans le cas d’Anticosti, on retrouve la trace de "dépotoirs", explique la fondatrice et directrice générale de l’Organisation bleue, Anne-Marie Asselin.

Ça vient stimuler l’imaginaire, ce mot-là [de dépotoir], mais on semble avoir découvert une [zone sensible] qui tend à avoir une plus grande densité d’occurrence de dépôt de matières sur les littoraux.

Une citation de Anne-Marie Asselin, biologiste marine et fondatrice de l’Organisation bleue
Anne-Marie Asselin est à bord d'un voilier.

Anne-Marie Asselin est la fondatrice et directrice générale de l'organisme écologiste l’Organisation bleue. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Lambert Gagné-Coulombe

Un ton jugé alarmiste

Un collectif, formé de chercheurs et de résidents de l'île, a publié une lettre d’opinion dans Le Devoir vendredi pour contester le ton alarmiste de l’Organisation bleue.

Ces déclarations, qui décrivent finalement une situation désastreuse à Anticosti, est-ce qu’elles tiennent la route?, se questionne le géologue André Desrochers, professeur auxiliaire au Département des sciences de la terre et de l’environnement à l’Université d’Ottawa et directeur scientifique pour la mise en valeur du site patrimonial d’Anticosti.

Quelques maisons sur le bord de l'eau dans le village de Port-Menier sur l'île d'Anticosti.

Le village de Port-Menier sur l'île d'Anticosti

Photo : Radio-Canada

Les signataires, dont fait partie M. Desrochers, estiment que l’OBNL n’a pas étudié assez de berges d’Anticosti pour qualifier l’île de dépotoir.

[L'étude de l'Organisation bleue] a échantillonné quelques centaines de mètres du littoral sur plus de 550 kilomètres que compte le littoral anticostien, donc au mieux, cette étude représente 0,002 % de l’ensemble du littoral, fait-il valoir.

Falaise, plage, mer et algues.

Avec ses 440 millions d’années d’histoire, ses immenses falaises et ses canyons spectaculaires, l'île d'Anticosti est aussi reconnue pour ses écosystèmes côtiers exceptionnels et ses forêts d’algues. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada

Le collectif ne nie pas la présence de pollution plastique sur l’île, mais l’une des signataires propose de choisir un autre terme pour décrire la situation.

Peut-être [en parler comme] le lieu où s’échouent les derniers déchets qui proviennent des grandes villes, suggère Danièle Morin, qui réside sur l’île.

De son côté, Anne-Marie Asselin persiste et signe.

Je pense que le discours ici n’est pas de se dire "est-ce que c’est réellement un dépotoir à ciel ouvert?", le Saint-Laurent est un dépotoir à ciel ouvert en entier.

Une citation de Anne-Marie Asselin, biologiste marine et fondatrice de l’Organisation bleue

On se mobilise année après année, une pelletée d’OBNL, d’organismes environnementaux pour dépolluer les littoraux, soutient-elle.

Au-delà du vocabulaire, tous ces intervenants s'entendent néanmoins pour dire que la pollution plastique est un problème réel auquel devraient s'attaquer les différents ordres de gouvernement, surtout depuis que l’île Anticosti est inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO.

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